Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/479

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cinq lieues de Paris, et son devoir impérieux était de combattre, en dehors des murs, de façon à empêcher la capitale, la forteresse de la démocratie, d’être encore une fois investie, c’est-à-dire perdue, selon le principe de Vauban, le secours extérieur devenant improbable ou tardif.

Le Comité Central a pu descendre, le front haut, les degrés de l’Hôtel-de-Ville, bien que plusieurs de ses membres eussent, au moment de se retirer, regretté leur décision et ne parussent céder qu’à contre-cœur leur siège à de nouveaux favoris du peuple ; mais, en quittant son poste de combat, il a livré la place qu’il avait mission de défendre. Voilà sa faute, son crime.

L’Assemblée rurale a refusé aux maires de Paris le certificat de bons citoyens, pour avoir transigé avec l’insurrection. La postérité, elle, doit proclamer que les membres du Comité Central ont cru agir en serviteurs probes et désintéressés de la cause populaire, mais elle doit estimer, en même temps, qu’ils se montrèrent des insurgés trop férus de légalité, des combattants trop pressés de se transformer en parlementaires, en somme des honnêtes gens bien intentionnés, mais de grands timides et de funestes maladroits.