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LIVRE X

L’ÈRE DES ILLUSIONS

PREMIÈRE SÉANCE DE LA COMMUNE

Les membres de la Commune ignoraient, pour la plupart, les détours de l’Hôtel-de-Ville. Ils erraient par les salles et les couloirs à la recherche du local qu’ils supposaient disposé pour les recevoir. Pressés de se réunir et de siéger, avant la fin du défilé, auquel Brunel continuait de présider, ils s’étaient rendus à la grande salle Saint-Jean, connue de tous et accessible par le rez-de-chaussée. Mais ce local était trop vaste, dépourvu de sièges et de tables ; il était impossible d’y tenir une délibération. Rien n’avait été préparé pour les séances de la nouvelle assemblée. Ce devoir incombait au Comité Central. Il s’en dispensa. Il afficha ainsi, dès la première heure, sa mauvaise humeur. L’antagonisme si fâcheux qui exista, mais seulement jusqu’aux dernières journées, car le péril tout proche y mit fin, se manifesta, à l’issue de la proclamation, par cette mesquine et ridicule dérobade des membres du Comité. Avant de se séparer, le Comité avait cependant désigné des commissaires pour procéder à la convocation et à l’installation de la Commune. Cette commission s’évanouit, ne reparut que tard dans la