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séances du conseil municipal, j’y conduisis mes collègues embarrassés.

La porte en était fermée. Les membres du Comité Central étaient introuvables. Il fallut requérir un serrurier. La salle, qui n’avait plus servi depuis longtemps, était pleine de poussière. On manquait de lampes.

Beaucoup d’entre nous ressentaient une vive irritation contre le Comité Central, lui attribuant un parti-pris qui n’existait probablement pas, du moins d’une façon raisonnée et unanime. Enfin, nous pûmes nous installer tant bien que mal.

(Arthur Arnould. — Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris. — Bruxelles, librairie Kistemaeckers, 1878, t. II, p. 78.)

Il était dix heures passées, lorsque les membres présents, se trouvant assez nombreux, proposèrent d’ouvrir la séance. Il fallait un président. Des noms furent lancés, des dates d’années lointaines furent demandées et données. Charles Beslay, dont la date de naissance remontait au siècle précédent, fut invité, sans vote, à prendre la présidence de cette réunion, qui, par son défaut de cérémonial, ne pouvait être considérée comme séance d’installation.

Prenant place au fauteuil, avec Ferré et Raoul Rigault, qui paraissaient les plus jeunes membres, comme secrétaires provisoires, Charles Beslay, sans autre préambule, déclara la délibération ouverte.

CHARLES BESLAY

Ce fut donc à un fils de la bourgeoisie, Charles Beslay, qu’échut l’honneur de présider, comme, doyen d’âge, la première séance de la Commune. Charles Beslay avait déjà siégé dans les assemblées parlementaires ; il était ingénieur et ancien chef d’industrie. Un vieux et ardent républicain aussi, socialiste proudhonien.