Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/487

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il fut nommé membre de la commissions des finances, puis délégué à la Banque de France. Son rôle, en cette fonction, fut de la plus haute importance. Nous l’examinerons en détail, dans le chapitre du prochain volume consacré aux Finances de la Commune. Il a été critiqué attaqué, pour sa conduite modérée et prévoyante, vis-à-vis de la Banque de France et de son gouverneur, le marquis de Plœuc. C’est l’une des questions les plus controversées que celle du respect de la Banque par la Commune. Comme nous l’avons déjà indiqué, elle a été, elle est encore discutée ; elle sera traitée avec les développements et les arguments qu’elle comporte.

Comme Beslay s’était opposé énergiquement à l’envahissement de la Banque, dont la sécurité fut, grâce à ses efforts, assurée seulement par les employés de l’administration, organisés en un bataillon spécial, et comme il avait maintenu à son poste et protégé le marquis de Plœuc, sous gouverneur, celui-ci, après l’entrée des troupes, s’entremit pour lui faire obtenir un laissez-passer. Il réussit, en l’accompagnent jusqu’à Neuchâtel, à lui faire franchir sans danger la frontière.

Charles Beslay, absorbé par sa délégation à la Banque de France, a peu participé aux délibérations de la Commune. Il fit partie de la minorité et vota contre le Comité de salut public. Il avait protesté contre la démolition de la maison de M. Thiers, et, dans son discours d’installation de la Commune, avait offert sa démission, qu’on lui fit retirer. C’était un républicain de l’école de 48, mais un sincère partisan des réformes sociales. Il avait refusé dignement de faire partie du bureau de l’Association internationale des travailleurs. Il a expliqué en ces termes son refus :