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tie, à Neuchâtel, en Suisse, le 30 mars 1878. Il avait 83 ans.

Il a laissé deux ouvrages intéressants : Mes Souvenirs (1830-1870) et la Vérité sur la Commune, publiés tous deux à Neuchâtel, l’un en 1878, le dernier, l’année de sa mort.

LES PREMIÈRES MOTIONS

Quand le vénérable doyen eut déclaré la séance ouverte, il y eut un instant de confusion. Plusieurs membres s’approchèrent du bureau, donnant leurs noms aux secrétaires, indiquant les propositions qu’ils entendaient faire inscrire pour la discussion, d’autres demandaient la parole directement au président, d’autres enfin la prenaient. Il n’y eut, malgré la présence des deux secrétaires, aucun procès-verbal de rédigé, à peine quelques notes informes prises au courant de la plume.

Cette première séance fut tumultueuse et eut plutôt l’apparence d’une réunion électorale. Les motions diverses s’entrecroisèrent, se suivirent sans ordre, sans délibération sérieuse.

Les nouveaux élus s’étaient casés à peu près au hasard. Un petit nombre d’entre eux se connaissaient déjà personnellement. Arthur Arnould a déclaré qu’il n’était en relations qu’avec deux ou trois de ses collègues : Jules Vallès, Vermorel, Lefrançais. Il en était de même des autres élus. On se regardait avec une curiosité où il entrait quelque défiance. La présidence du doyen d’âge avait été acceptée sans discussion. Instinctivement on suivait l’usage parlementaire. Au milieu du brouhaha qui suivit la prise de possession du fauteuil, des voix réclamèrent la nomination d’un président d’honneur, et le nom de Blanqui fut lancé. Raoul Rigault l’appuya. La proposition fut interrompue