Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/491

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ficilement siéger à huis clos et prendre la procédure d’un tyrannique pouvoir vénitien d’autrefois. Mais on était en révolution, des décisions pouvaient être prises d’un jour à l’autre, qui, sous peine de voir leur exécution compromise, devaient être tenues secrètes. « Nous sommes en conseil de guerre, disait Paschal Grousset, nous n’avons pas à faire connaître nos résolutions à nos ennemis ! » Sa proposition pour le secret des séances fut adoptée, mais par la suite elle ne fut pas maintenue.

Les projets les moins urgents vinrent se produire dans cette séance désordonnée. Loiseau-Pinson, Futur démissionnaire, crut devoir proposer l’abolition de la peine de mort. Cette sentimentale mesure fut suivie de la demande de suppression de la conscription. Un membre demanda l’envoi de délégués par toute la France, afin de propager l’idée de la Commune et de faire reconnaître son pouvoir sur tout le territoire.

Alors s’éleva la proposition de vérifier, sur-le-champ, les pouvoirs des élus du 26 mars, car tant que la validation de ses membres n’aurait pas été faite, l’assemblée ne pourrait se dire régulièrement constituée. On demanda que toutes les élections fussent déclarées validées, même celles où le 8e des suffrages n’aurait pas été obtenu, car la loi qu’on pourrait invoquer pour s’opposer à la validation était une loi de 1849, et l’on n’avait pas à se soumettre à des lois antérieures en cette matière. Les élections furent donc validées. La proposition fut ensuite faite de demander l’invalidation des députés de Paris nommés membres de la Commune. Il y avait incompatibilité entre les deux mandats, soutinrent plusieurs membres. Le nom de Tirard, député, élu membre de la Commune, fut prononcé. Un membre réclama aussitôt l’arrestation de M. Tirard qui avait cherché à amener un conflit entre les gardes nationaux. Le président