Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/496

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dent âgé, celui qu’on devait attendre d’un vétéran des luttes politiques, et l’on ne pouvait, membre de l’assemblée communale, simple électeur ou garde national, qu’approuver celui qui disait : que la République avait besoin de liberté pour féconder la Cité, et qui donnait à l’avenir comme formule : Paix et Travail !

Certes, comme son président d’âge, l’assemblée ne pouvait se refuser à admettre cette devise ; elle savait que la population, avec Beslay, voulait la paix et le travail. Mais si c’étaient là de belles paroles, ce n’étaient que des paroles. Le citoyen Beslay s’illusionnait sur la situation, et il voyait Presque en rose un avenir qui, visiblement, s’assombrissait de plus en plus, et n’allait pas tarder à devenir rouge sang.

Par la suite, plusieurs des écrivains qui ont apprécié les paroles de Beslay l’ont fait avec peu d’indulgence :

La révolution municipale rêvée était celle en effet que, dans un langage parfois élevé, définissait le vieux républicain qu’était Beslay, mais il s’agissait bien de cela ! Est-ce que le grave conflit entre Versailles et Paris cessait par ce fait que les élections municipales avaient eu lieu ? Le Pauvre doyen ne voulait rien voir ni surtout rien dire du péril imminent où l’on était. Extraordinaire naïveté !…

C’est là l’opinion de Gaston Da Costa (la Commune vécue). Et, plus rudement, Lissagaray dit, dans son excellente Histoire de la Commune :

Naïve illusion d’un vieillard qui avait cependant l’expérience d’une longue vie politique !

Beslay, par la suite, parut piqué au vif par cette dédaigneuse critique. Il voulut y répondre :

J’estime trop le talent de M. Lissagaray et la droiture de son