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l’enseignement et l’impôt, il fallait d’abord être les maîtres du pouvoir, devenir le gouvernement, faire la loi. Ignoraient-ils que ce n’était pas avec des phrases, des discours, des décrets qu’ils deviendraient des législateurs, mais par la victoire, par la force du sabre et des fusils, argument supérieur et seule raison morale des rois, des gouvernements, des insurgés aussi ? Ces commissions théoriques étaient bien les rouages fictifs qui convenaient au régime des Illusions.

LA COMMISSION EXÉCUTIVE

Enfin une commission centrale et principale, nommée Commission exécutive, constituait le pouvoir, le gouvernement de la Commune. Elle remplaçait le Comité Central. Elle était nommée pour un mois, mais renouvelable. Elle signait et faisait exécuter les décisions de la Commune.

Elle comprenait les citoyens : Tridon, Eudes, Vaillant, Duval, Bergeret, Félix Pyat et Lefrançais.

Les blanquistes dominaient, avaient quatre sièges sur sept dans la commission : Tridon, Eudes, Vaillant, Duval.

Le Comité Central n’y avait qu’un de ses membres : l’incapable et vaniteux Bergeret.

Enfin deux hommes de valeur, mais de mérites bien différents et tous deux peu pratiques : Félix Pyat et Lefrançais, complétaient le pouvoir exécutif de la Commune.

Félix Pyat personnifiait l’ancienne école révolutionnaire, romantique et traditionnelle. Il était de ceux qui voulaient décrocher dans le vestiaire du passé les défroques démodées et surannées, et s’en affubler, pour jouer une reprise de la Commune de 92. Lefrançais représentait l’Internationale.