Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/508

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de théoriciens que la Commune avait besoin. Le choix de ce socialiste à belle barbe noire, pourvu de toute la correction bourgeoise, aux allures de bureaucrate, solennel, pontifiant, et un peu raseur, disaient irrévérencieusement les chroniqueurs de l’opposition, ne réalisait pas absolument l’idéal d’un membre de la Commission exécutive de la Commune. Le président hebdomadaire des premières séances était aussi convenable, aussi éloquent, et aussi inoffensif que le digne Beslay, le président d’âge auquel il succédait. Ni l’un ni l’autre ne parurent se rendre un compte exact de la situation, vivant leurs rêves, mutuellisme ou communisme, heureux de se trouver à la tête d’une assemblée municipale, poursuivant en de paisibles délibérations la discussion des réformes sociales qu’ils avaient à cœur de voir voter et discuter. Ils ne parurent se douter, ni l’aîné, ni le cadet, en parlant à cette assemblée d’insurgés trop régularisés, trop désireux de légiférer, impatients de réclamer la parole, attentifs à la discussion et au vote d’ordres du jour, que, pendant ces parlottes, M. Thiers, après avoir été reconnaître les hauteurs de Bellevue et de Saint-Cloud, avec ses généraux, contrairement à ceux-ci qui estimaient suffisante une batterie de vingt canons placés sur la hauteur de Brimborion dominant Paris au sud-ouest, décidait l’établissement d’une formidable batterie de cent pièces. Cette artillerie, jugée superflue par les culottes de peau, paraissait indispensable au stratège en redingote pour éteindre les feux des forts de Vanves et d’Issy, gardiens bientôt impuissants de la brèche pratiquée dans les remparts de la cité condamnée.

ADOPTION DU NOM DE « COMMUNE DE PARIS »

Avant de clore la première séance, l’assemblée, sur La