Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/52

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Le Comité Central le comprit si bien, que l’un de ses premiers actes fut de notifier sa ferme volonté de tenir les engagements pris. Dès le 19 mars, Grêlier, délégué au ministère de l’Intérieur, faisait afficher une déclaration, dan laquelle, après avoir dit que « dans trois jours les électeur seraient appelés à nommer la municipalité, et que ceux qui, par nécessité urgente, occuperaient le pouvoir, déposeraient, leurs titres provisoires entre les mains des élus du peuple », il ajoutait :

Il y a en outre une décision importante que nous devons prendre immédiatement, c’est celle relative au traité de paix.

Nous déclarons, dès à présent, être fermement décidés à faire respecter ses préliminaires, afin d’arriver à sauvegarder à la fois le salut de la France républicaine et la paix générale.

C’était franc et clair.

Cet avis fut porté à la connaissance du public, en même temps que des démarches étaient faites par des membres du Comité auprès du général von Fabrice, commandant l’armée d’occupation.

Le gouvernement versaillais, lui, espérait une immixtion des Prussiens, sinon le premier jour et en vue d’une action militaire immédiate, mais au moins quand les hostilités furent commencées. Une démonstration du général von Fabrice pouvait gêner les opérations militaires des Parisiens, était susceptible de faciliter les travaux de défense et d’approche de l’armée versaillaise. Dans la seconde séance de l’Assemblée, Jules Favre monta à la tribune, avec des allures empreintes de mystère et de solennité. Il déclara que, bien qu’il ne fût pas dans les usages de communiquer à une assemblée les éléments des incidents diplomatiques au moment où ils se présentaient, il ne pouvait, dans la situation exceptionnelle où l’on se trouvait, laisser ignorer un de ces incidents.