Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/58

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d’ailleurs après avoir lancé son insinuation empoisonnée ne persista pas dans son attitude de croquemitaine. Il fut probablement désavoué par son gouvernement.

Ce qui prouve surabondamment que les intentions de l’Allemagne ne furent à aucun moment favorables à une intervention, c’est que cette intervention ne se produisit pas, et qu’il n’en fut même aucunement question par la suite, en pleine bataille, quand les obus éclataient à la Porte-Maillot, à Issy, à Asnières, alors que le gage des Prussiens pouvait paraître plus en péril que pendant la discussion des maires et du Comité Central sur la date des élections, sur la formule de convocation des électeurs. Les autorités allemandes n’ont certainement jamais favorisé les opérations militaires ou administratives du Comité et de la Commune. Cette calomnie des journaux et des livres de la réaction est démentie par les faits. Elles ont plutôt donné toutes facilités aux généraux versaillais pour assiéger Paris, pour l’isoler ; elles leur ont permis de garder des positions maîtresses importantes, dans la zone d’occupation, ou à proximité des porte devenues allemandes. Les généraux et les diplomates prussiens ont autorisé M. Thiers à recevoir des renforts tiré des prisons d’Allemagne, pour arriver à s’emparer pan la force de la vaillante ville, investie des deux côtés ; ma jamais l’Allemagne n’a donné un appui à la Commune, il faut le constater apporté un concours effectif à Versailles. Les autorités prussiennes ont gardé, durant le cours de hostilités, une neutralité, bienveillante pour Versailles, circonspecte à l’égard de Paris, mais elles n’ont ni notifié ordre, ni fait un geste pouvant être interprétés comme acte d’intervention, comme un appoint pour l’un ou l’autre des belligérants, sauf, après l’entrée des versaillais, où elle ont fermé le passage sur la zone d’occupation.

Ce n’est pas là une appréciation d’après coup, une opi-