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part des premières décisions. Il fit le lendemain la première proposition de conciliation et fut ensuite délégué avec Arnold, Jourde et Varlin à la mairie du Ils arrondissement, pour discuter, avec les maires et les députés, la question des élections. Il ne fut pas élu membre de la Commune, mais continua à faire partie du Comité Central où son action fut souvent prépondérante.

Il était parent de cet énigmatique officier d’état-major, connu sous le nom de Beaufort, qui fut, dans les derniers jours de la lutte, assailli devant la mairie du boulevard Voltaire par des femmes exaspérées, et fusillé comme espion et traître par la foule furieuse, déjà ne reconnaissant plus aucune autorité. La trahison de Beaufort n’a pas été d’ailleurs suffisamment établie.

Édouard Moreau de Bovière avait fait diverses entreprises, ne s’occupait nullement de politique, et ce fut en revenant de Londres, où ses affaires industrielles le mirent en rapport avec des réfugiés et des membres de l’Internationale, qu’il entra dans le mouvement révolutionnaire. Il fut un des combattants de la sanglante semaine. Il fut pris et fusillé à la caserne Lobau.

BABICK

Babick fut un doux et bizarre personnage. Il eut des allures plutôt grotesques et une mentalité maladive, confinant à la folie mystique. C’était un adepte du spiritisme. Sa famille était d’origine polonaise. Il était établi parfumeur à Paris, rue de Nemours. Ses doctrines se composaient d’un amalgame bizarre de diverses religions. Il se déclarait « fusionniste ». Il prêchait volontiers sa religion compliquée aux enterrements. Il avait l’aspect d’un prophète avec sa barbe grise, ses sourcils épais, son allure austère