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LIVRE II

LES MAIRES ET LE COMITÉ CENTRAL

TENTATIVES CONCILIATRICES

À huit heures du soir, le dimanche 19 mars, le Comité Central se réunit, pour la troisième fois, à l’Hôtel-de-Ville. Séance qui devait être importante, décisive peut-être. Sur la demande d’Édouard Moreau et sur la proposition d’Arnold, le Comité avait décidé de s’aboucher avec les députés et les maires de Paris. Ceux-ci représentaient alors le gouvernement absent. Ils étaient issus de l’élection. Ils pouvaient être considérés comme mandataires légaux de la population, donc ayant capacité pour stipuler en son nom, dans la limite des attributions qu’ils tenaient du suffrage universel, c’est-à-dire en ce qui concernait l’administration de Paris.

Cette compétence qui devait être reconnue par tous, était, pour la circonstance, spécifiée, régularisée par un décret que M. Tirard, député et maire du IIe arrondissement, avait obtenu, le matin même, d’Ernest Picard, ministre de l’intérieur, et qui était ainsi libellé :

Le ministre de l’Intérieur,

Vu les circonstances dans lesquelles se trouve la ville de Paris ;