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Considérant que l’Hôtel de Ville, la Préfecture de Police, les mairies et les ministères ont dû être évacués par les autorités régulières ;

Considérant qu’il importe de sauvegarder l’intérêt des personnes et de maintenir l’ordre dans Paris ;

Délègue l’administration provisoire de la Ville de Paris à la réunion des maires.

Le Ministre de l’Intérieur : Ernest Picard.
Le 19 mars 1871.

Cette délégation donnait donc mandat et autorité aux maires pour discuter avec le Comité Central, représentant la garde nationale, c’est-à-dire la grande majorité de la population. L’objet de la discussion était la convocation des électeurs pour la nomination d’un conseil municipal. En droit public, c’était au gouvernement, au ministre de l’intérieur, qu’il appartenait de prendre, de signer et de publier l’arrêté de convocation des électeurs, avec fixation du jour de scrutin. Mais le ministre, pour des raisons qu’il expliquait, et les faits mêmes le dispensaient d’une explication, n’usait pas de son pouvoir, il le transmettait provisoirement aux maires. C’était donc ceux-ci qui devaient accepter ou refuser de convoquer les électeurs ; mais quelle que fût leur décision, ils ne pouvaient se soustraire à l’obligation d’en discuter l’objet avec le Comité Central. Celui-ci avait cru devoir prendre l’initiative de la convocation. Il avait paru désirer s’entendre avec les maires pour la réalisation de son projet. Ne pas vouloir examiner en commun cette mesure, c’était ne pas s’occuper de l’administration de la ville, c’était ne pas exercer la délégation donnée par le gouvernement, par conséquent c’était proclamer qu’on voulait le conflit, la guerre civile. La réunion des maires et députés devait donc conférer avec le nouveau pouvoir qui siégeait, de sa propre autorité, à l’Hôtel-de-Ville. Se