Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/82

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réunir, c’était accepter de fait le Comité Central, c’était reconnaître, non seulement son existence, sanction superflue et ridicule, c’eût été proclamer l’évidence, mais sa légalité, qui était contestable.

Donc les maires et députés représentant le gouvernement, mandatés à cet effet, et le Comité Central, émanation du suffrage de la garde nationale, mandaté par elle, étaient fondés à se rapprocher, intéressés à s’entendre. On devait aboutir à un accord, que le gouvernement réfugié à Versailles et la population parisienne pourraient accepter sans arrière-pensée et loyalement exécuter. Les termes de cet accord devaient être, la République hors d’examen, étant considérée comme le régime établi, régime indiscuté et indiscutable : la nomination d’une assemblée municipale et le maintien de la garde nationale.

Rien de plus rationnel, ni de plus urgent aussi, que cet accord.

C’était la fin de l’insurrection, le retour à une situation régulière et pacifique pour Paris. Toute la France devait approuver. C’était, pour le pays entier, un soulagement, la délivrance d’une anxiété douloureuse.

Cet accord était certes désirable, mais n’était-il pas chimérique ? La population souhaitait la conciliation. Elle eût ratifié avec bonheur toute décision devant amener l’entente. La plupart de ceux qui cherchaient un terrain de transaction, dans le Comité Central comme à la réunion des maires et des députés, voulaient alors de bonne foi l’apaisement. Mais, de chaque côté, on en formulait l’expression avec des réserves, des prétentions et des affirmations qui rendaient l’adoption difficile d’un pacte définitif. En discutant, chacun s’éloignait du champ commun, du terrain d’entente, pour retourner dans son camp.

Il faut reconnaître que ceux qui considéraient la tran-