Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comité Central émanait donc indirectement de la Corderie-du-Temple, et Varlin peut être considéré comme l’un de ses promoteurs.

Il avait ainsi toute qualité pour parler comme il le fit, à la réunion de l’Hôtel-de-Ville, et l’ultimatum qu’il présenta, en réponse à la question de Clemenceau, pouvait être considéré comme le résumé des revendications combinées de la fédération de la garde nationale et de la fédération des ouvriers. Là, seulement, se révèle et intervient l’Internationale dans la Révolution du 18 mars.

Poursuivi dans le dernier procès de l’Internationale, Varlin s’était réfugié en Angleterre. Il fut condamné par contumace à un an de prison. Il revint après le 4 septembre, et reprit ses fonctions de secrétaire à la Corderie. Membre du Comité Central, il fut élu membre de la Commune pour le VIe arrondissement par 3,702 voix. Il fit partie de la commission des finances, puis il passa aux subsistances et à l’intendance. Il vota contre la nomination du Comité de salut public et fit partie de la minorité modérée de la Commune. Arrêté, après la défaite de la Commune, dans la rue des Martyrs, il fut entraîné, au milieu des huées de la populace, accablé de coups, et sanglant, à moitié assommé, bissé au sommet de la Butte, où il fut sommairement fusillé, rue des Rosiers, à peu près à l’endroit où étaient tombés les généraux Lecomte et Clément Thomas. Cette montée de Calvaire, et le supplice qui en fut le dénouement, parodie expiatoire, sont parmi les actes les plus odieux de la répression.

BENOÎT MALON

Benoît Malon, autant que Varlin, représentait, au Comité Central, l’Internationale. Ce fut l’une des plus remarquables personnalités du parti socialiste. Né à Précieux (Loire)