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Page:Les Œuvres libres, numéro 10, 1922.djvu/12

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Les hommes sont naturellement attirés les uns vers les autres (en cela est le mystère de l’amour divin) et, pour s’unir, chacun doit se faire apte à l’union. Alors l’union s’établira. Si même nous pensons que l’union peut s’atteindre par nos propres efforts, même dans ce cas, nous devons, préalablement, être prêts pour l’union.

« Il m’est très intéressant d’apprendre ce que vous dites des anarchistes et de leur rapprochement de nous. Dieu fasse qu’il en soit ainsi. Ecrivez-moi plus en détail quand vous saurez quelque chose à ce sujet. Que Dieu vous aide dans votre travail. »

« L. Tolstoï. »

28 juillet 1896.


Tolstoï était un grand admirateur du célèbre peintre russe Gay, dont les tableaux religieux, d’un style réaliste, l’impressionnaient fortement. Parmi ceux-ci, il admirait surtout celui qui représente le Christ devant Pilate, et qui porte en exergue cette question de Pilate : Qu’est-ce que la vérité ?

Dans son journal du 9 mars 1890, Tolstoï écrit à propos de ce tableau :

« Les Églises ont fait du Christ le Dieu sauveur en qui l’on doit croire et qu’il faut prier. Évidemment, son exemple est devenu inutile. Le travail du vrai chrétien consiste, précisément, à détruire cette divinité (le tableau de Gay). S’il est un homme, il est important par son exemple ; il ne nous sauvera que comme lui-même s’est sauvé, c’est-à-dire si nous faisons la même chose que lui. »