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Page:Les Œuvres libres, numéro 10, 1922.djvu/21

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petit capital. Plus le capital est grand, plus l’affaire est avantageuse, parce que les dépenses sont moindres. Mais il ne résulte point de cela que le capitalisme, comme le dit Marx, mène au socialisme. Il y amènera peut-être, mais au socialisme violent. Les ouvriers seront forcés de travailler ensemble ; ils travailleront moins ; les salaires seront plus grands, mais ce sera le même esclavage. Il faut que les hommes travaillent librement en commun ; qu’ils apprennent à travailler l’un pour l’autre, et le capitalisme ne leur apprend pas cela. Au contraire, il leur apprend l’envie, la cupidité, l’égoïsme. C’est pourquoi dans le rapprochement imposé par le capitalisme, la situation matérielle des ouvriers peut s’améliorer, mais leur bien-être ne peut s’établir. Pour qu’il s’établît, l’union des travailleurs devrait être libre, et, pour cela il faudrait leur apprendre à communier avec leur prochain, à se perfectionner moralement, à servir les autres avec amour, sans s’offenser s’il n’y a pas réciprocité. »

De la même époque, ces passages sur l’art et la littérature.

« Ne comprenant pas les poésies de Mallarmé et d’autres, nous disons hardiment que ce sont des bêtises, que c’est une poésie arrivée dans une impasse. Pourquoi donc en écoutant une musique incompréhensible et aussi inepte, ne disons-nous pas la même chose, et disons-nous timidement : oui ; peut-être, il faut comprendre cela, s’y préparer, etc ? C’est des blagues. Toute œuvre d’art n’est belle que si elle est compréhensible, je ne dis pas à tous, mais aux personnes ayant un certain degré d’instruction, celui de la personne qui dit ou juge les vers. Ce raisonnement m’a amené à la conclusion bien nette que