Aller au contenu

Page:Les Œuvres libres, numéro 10, 1922.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
23
PAGES INÉDITES

écrivain norvégien Biornson lui avait envoyé ses œuvres :

« Chère madame Brummer,

« Je vous suis très Obligé pour l’occasion que vous m’avez donnée de faire savoir à Biornson que j’ai reçu son livre Der König, que je l’ai beaucoup admiré (je le dis très sincèrement, non par politesse ; je l’ai lu à haute voix à plusieurs de mes amis en leur faisant remarquer les beautés qui m’avaient frappé le plus), et je le remercie bien cordialement devoir pensé à moi. C’est un des auteurs contemporains que j’estime le plus et la lecture de chacun de ses ouvrages me donne non seulement une grande jouissance, mais m’ouvre des horizons nouveaux. Si vous lui écrivez, chère madame, dites-le-lui. En vous remerciant encore une fois pour l’obligeance que vous avez eue de m’écrire, je vous prie de recevoir, madame, l’assurance de mes sentiments distingués. »


A. V. Richter ayant écrit une pièce : La venue de l’Antéchrist, dont le sujet touche d’assez près la doctrine de la non résistance, il l’envoya à Tolstoï, avec la prière de lui dire ce qu’il en pensait au point de vue éthique, et aussi de résoudre ses doutes sur le mouvement libérateur. C’était toucher Tolstoï à son point sensible ; aussi répondit-il à Richter par une longue lettre.

« Anton Vassiliévitch, j’ai lu votre pièce. Elle est très bien faite, mais son idée principale n’est Sas juste, surtout exprimée par Pierre, un homme qui se vautre sur un divan et taquine sa