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Page:Les Œuvres libres, numéro 10, 1922.djvu/7

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s’exprimer, parfois même outre le désir du bien, recherchent aussi la gloire et l’argent. Et cela est si mauvais, surtout accompagnant une œuvre morale, que tout est corrompu par ce poison. L’écrivain devient vaniteux, avide ; il ne supporte pas le blâme ; il se fâche et contre celui qui dit du mal de lui, et contre celui qui ne le louange pas suffisamment ; il devient indifférent aux phénomènes les plus importants de la vie intérieure ; dans ses rapports avec les hommes, l’orgueil, la colère, l’envie, tous les démons, se soulèvent en lui. Je connais cet état mauvais. Pourquoi donc y entrer ?

« Telle est mon opinion, que je vous ai exprimée, parce que je vous aime. »

À la même époque, Tolstoï adressait à son ami Popov quelques lignes qui expriment son état moral alors :

« Je vis très bien. Je n’ai jamais travaillé autant que cet été ; et je me sens léger et joyeux. Il y a qui aimer ; il y a à quoi travailler, — mes propres péchés. Il y a de plus en plus de gens qui m’aiment, de sorte qu’il fait bon vivre et qu’il n’y a aucun désir de mourir. »


En 1888 et 1889, Tolstoï s’occupa activement de la création d’un journal pour le peuple.

Ce projet ne se réalisa point, et, au lieu du journal, on créa une grande maison d’éditions : Posrednik (L’intermédiaire), qui répandit en millions d’exemplaires, dans le peuple, les écrits de Tolstoï et de quelques autres grands écrivains.

Peur les éditions de Posrednik, un ami de