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Page:Les Deux Bourgognes, tome 7, 1838.djvu/23

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III



 
Je ne sais pas s’il impose ;
Mais il parle sur la chose
Comme s’il avait raison.
MOLIÈRE



Que le vieux Cornelio possédât véritablement quelque chose du pouvoir qu’on lui supposait ; qu’il ne fût qu’un imposteur adroit qui tirait habilement parti de quelques coïncidences fortuites pour duper la crédulité d’autrui ; ou qu’enfin, comme il arrive à certains enthousiastes, il eût fini par croire lui-même à ses propres inventions ; ce sont là des questions que nous ne nous chargerons pas de résoudre. Celui qui raconte cette histoire comme elle lui a été dite, sait bien qu’elle ne peut pas s’expliquer entièrement par les règles de la logique ordinaire. Au fond, il a son jugement arrêté sur tous les faits qu’il rapporte ; mais il préfère les exposer simplement au lecteur en le laissant maître d’en tirer les conclusions qu’il voudra.

« Qui que vous soyez, reprit Cornelio, après avoir réfléchi quelques instants, puisque vous venez à moi de la part de celui qui vous envoie, j’essaierai ce que la science pourra en votre faveur.

— Mettons donc vite la main à l’ouvrage, dit l’étranger avec un regard sombre.

— Patience, répondit le vieillard ; il faut d’abord que je connaisse votre nom et votre histoire.