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CONTES ARABES.

affaires que moi, et qui étoient jaloux de ma prospérité, me portoient envie. Leur fureur alla même jusqu’à conspirer contre ma vie. Une nuit, dans le temps que ma femme et moi nous dormions, ils nous jetèrent à la mer.

» Ma femme étoit fée, et par conséquent génie ; vous jugez bien qu’elle ne se noya pas. Pour moi, il est certain que je serois mort sans son secours ; mais je fus à peine tombé dans l’eau, qu’elle m’enleva et me transporta dans une isle. Quand il fut jour la fée me dit : « Vous voyez, mon mari, qu’en vous sauvant la vie, je ne vous ai pas mal récompensé du bien que vous m’avez fait. Vous saurez que je suis fée, et que me trouvant sur le bord de la mer, lorsque vous alliez vous embarquer, je me sentis une forte inclination pour vous. Je voulus éprouver la bonté de votre cœur ; je me présentai devant vous déguisée comme vous m’avez vue. Vous en avez usé avec moi généreusement. Je suis ravie d’avoir trou-