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CONTES ARABES.

tagé entre nous également ; et lorsque mes deux dernières sœurs eurent reçu leur portion, elles se séparèrent et allèrent demeurer en particulier avec leur mère. Mes deux autres sœurs et moi restâmes avec la nôtre, qui vivoit encore, et qui depuis en mourant nous laissa à chacune mille sequins.

» Lorsque nous eûmes touché ce qui nous appartenoit, mes deux aînées, car je suis la cadette, se marièrent, suivirent leurs maris, et me laissèrent seule. Peu de temps après leur mariage, le mari de la première vendit tout ce qu’il avoit de biens et de meubles, et avec l’argent qu’il en put faire, et celui de ma sœur, ils passèrent tous deux en Afrique. Là, le mari dépensa en bonne chère et en débauche tout son bien et celui que ma sœur lui avoit apporté. Ensuite se voyant réduit à la dernière misère, il trouva un prétexte pour la répudier, et la chassa.

» Elle revint à Bagdad, non sans avoir souffert des maux incroyables