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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/17

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CONTES ARABES.

habitans. Toutes les femmes y charment, ou par leur beauté, ou par leurs manières agréables. Si vous me parlez du Nil, y a-t-il un fleuve plus admirable ? Quelle eau fut jamais plus légère et plus délicieuse ? Le limon même qu’il entraîne avec lui dans son débordement, n’engraisse-t-il pas les campagnes, qui produisent sans travail mille fois plus que les autres terres avec toute la peine que l’on prend à les cultiver ? Écoutez ce qu’un poète, obligé d’abandonner l’Égypte, disoit aux Égyptiens :

« Votre Nil vous comble tous les jours de biens ; c’est pour vous uniquement qu’il vient de si loin. Hélas, en m’éloignant de vous, mes larmes vont couler aussi abondamment que ses eaux ! Vous allez continuer de jouir de ses douceurs, tandis que je suis condamné à m’en priver malgré moi. »

« Si vous regardez, ajouta mon père, du côté de l’isle que forment les deux branches du Nil les plus grandes,