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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/389

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CONTES ARABES.

étrange causée par les voleurs, et leur crainte l’un pour l’autre, sans parler de celle qui regardoit leur propre personne.

Le joaillier vouloit que la confidente commençât par lui raconter comment elle avoit échappé avec les deux esclaves, et qu’elle lui apprît ensuite des nouvelles de Schemselnihar, depuis qu’il ne l’avoit vue. Mais la confidente lui marqua un si grand empressement de savoir auparavant ce qui lui étoit arrivé depuis leur séparation si imprévue, qu’il fut obligé de la satisfaire. « Voilà, dit-il en achevant, ce que vous desiriez d’apprendre de moi : apprenez-moi, je vous prie, à votre tour, ce que je vous ai déjà demandé. »

« Dès que je vis paroître les voleurs, dit la confidente, je m’imaginai, sans les bien examiner, que c’étoient des soldats de la garde du calife ; que le calife avoit été informé de la sortie de Schemselnihar, et qu’il les avoit envoyés pour lui ôter la vie, au prince de Perse et à nous tous. Prévenue de