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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/501

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CONTES ARABES.

surprenez, et je ne comprends rien à votre discours. » La princesse perdit le respect. « Madame, repliqua-t-elle, le roi mon père et vous, m’avez persécutée pour me contraindre de me marier, lorsque je n’en avois pas d’envie ; cette envie m’est venue présentement, et je veux absolument avoir pour mari le cavalier que je vous ai dit, sinon je me tuerai. »

La reine tâcha de prendre la princesse par la douceur. « Ma fille, lui dit-elle, vous savez bien vous-même que vous êtes seule dans votre appartement, et qu’aucun homme ne peut y entrer. » Mais au lieu d’écouter, la princesse l’interrompit et fit des extravagances qui obligèrent la reine de se retirer avec une grande affliction, et d’aller informer le roi de tout.

Le roi de la Chine voulut s’éclaircir lui-même de la chose : il vint à l’appartement de la princesse sa fille, et il lui demanda si ce qu’il venoit d’apprendre étoit véritable ? « Sire, répondit-elle, ne parlons pas de cela ; faites-moi seulement la grâce de me