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les bastonnais

soldat anglais. Nous avons vu comment ils se servaient de ce signal pour rassembler les conspirateurs dans la forêt pendant la nuit, et comment Batoche le connut.

Les Américains n’étaient pas depuis plus de quarante-huit heures dans les environs de Québec, qu’ils en connaissaient déjà la signification.

On le vit bien, lorsque l’ermite, avec trois compagnons arriva au pont de la petite rivière Saint-Charles, sur la grande route conduisant directement à la ville. Il y avait là un poste de miliciens du New-Jersey. À l’approche des Canadiens, la sentinelle cria halte et demanda le mot de passe ; mais ils répondirent par le hurlement du loup et ils reçurent aussitôt l’ordre de s’avancer. L’officier de service comprenait le français, et Batoche était chargé de parler au nom de la troupe.

Le colloque suivant s’engagea aussitôt :

— Que désirez-vous ?

— Nous sommes venus vous offrir nos services.

— En quelle capacité ?

— Comme éclaireurs.

— Demeurez-vous à la ville ?

— Non ; à Beauport.

— Vous êtes des cultivateurs ?

— Oui.

— Avez-vous des armes ?

— Oui, car nous sommes aussi chasseurs.

— Vous connaissez le pays, alors ?

— À dix lieues à la ronde.

— Et la ville ?

— Nous y connaissons tous nos compatriotes.

— Pouvez-vous communiquer avec eux ?