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les bastonnais

Après avoir fait quelques pas, elle ôta sa mitaine, mit sa main dans celle d’Hardinge, et sans lever les yeux, elle murmura :

— J’irai, Roddy, par égard pour lui et pour vous.

Ces préliminaires une fois arrangés d’une manière satisfaisante, Hardinge l’accompagna à la porte de sa demeure et après lui avoir conseillé de passer le jour à se reposer de ses émotions et de ses fatigues, promit de venir la prendre de bonne heure dans la soirée.


Il n’y manqua point. À sa surprise, il la trouva gaie et sans la moindre apparence de fatigue ou de gêne dans ses manières.

Elle était vêtue d’un riche costume du meilleur goût qui donnait un splendide relief à sa beauté simple et calme.

Il fut encore plus surpris de trouver M. Belmont d’une agréable humeur, quoique encore souffrant. Le père voulut bien dire qu’il approuvait pleinement que sa fille allât au bal, surtout en compagnie de Roderick Hardinge.

— C’est un autre acompte sur la réparation que je vous dois, Roddy, dit-il avec un sourire. Je vous confie Pauline ce soir et je