de la volupté et de son âpre délire ! Allez, Allez ! auparavant la goûter au mont de Vénus !.... »
Un cri d’horreur part de toutes les poitrines ! Les nobles dames fuient, effarouchées par ce nom offensant pour leur pudeur. Tous les hommes tirent instantanément l’épée, et se précipitent sur l’audacieux criminel, dont la longue disparition s’explique tout-à-coup. Mais Élisabeth, qui à cette révélation s’était d’abord affaissée dans son accablement, se jette devant lui à cette vue, le couvre de son corps vierge comme d’un éblouissant bouclier, « sans craindre d’être atteinte par les pointes de leurs glaives nombreux, son âme venant d’être percée d’un bien autre glaive de douleur !... » Elle repousse leur rage aveugle, et lorqu’ils s’étonnent qu’elle ait le courage de défendre celui qui l’avait trahie, elle s’écrie : « Eh ! qu’importe ici, ce que moi je deviens ! Mais lui... » Elle réclame pour lui les droits du repentir, les bienfaits du sang divin, l’appel à la céleste miséricorde qui peut plus pardonner que l’homme ne peut pécher ! Elle, la chaste vierge « dont il venait de flétrir si insouciemment tout le bonheur, elle qui l’a tant aimé qu’il vient de blesser à mort, elle les adjure, eux, à qui il n’avait jamais fait de mal, de respecter
- L’auguste infortuné que son âme dévore,
et pour lequel ils ne savent pas, si la grâce n’a pas réservé le merveilleux secret qui donne la force