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VERS LES TOMBEAUX DES EMPEREURS.

rain par une sorte d’écran, en céramiques invariablement jaunes et vertes, dont les reliefs représentent des lotus, des dragons et des nuages. Et chaque souverain, à son heure, est enseveli et muré de la même façon, — au milieu d’une zone de forêt aussi vaste et aussi solitaire.

Nous arrivons donc au pied de ce morceau de colline et de ce rempart, arrêtés dans notre visite par le lugubre écran de faïence jaune et verte, qui sera le terme de notre voyage de quarante lieues : un écran carré d’une vingtaine de pieds de côté, encore éclatant de vernis et de couleurs, sur les grisailles des briques murales et de la terre.

Ici les corbeaux, comme s’ils devinaient la sinistre chose qu’on leur cache au cœur de la montagne taillée, sont groupés en masse et nous accueillent par un concert de cris.

Et, en face de l’écran de faïence, un bloc, un autel de marbre à peine dégrossi, d’une simplicité brutale qui contraste avec les splendeurs du temple et de l’avenue, est dressé en plein