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LE MAL DES ARDENTS

mais je suis très occupé, il me faudrait un rédacteur en chef actif, intelligent.

— Je pourrais…

— … et fidèle, Fougnasse, et fidèle ! vous comprenez ?

— Ah ! monsieur, est-ce que vous ne me tenez pas ? Et puis, si je gagne bien ma vie, croyez-vous que je sois assez bête pour vous trahir ?

— Enfin, c’est à voir, c’est à voir. Voilà le dossier, étudiez-le, préparez un plan et revenez demain à la même heure.

Il lui tendit une chemise qui contenait divers documents et les grandes lignes d’une sorte d’avant-projet de ce journal financier dont il rêvait depuis longtemps et dont il sentait l’opportunité depuis tout à l’heure. Monsieur Fougnasse saisit les papiers et retourna à son hôtel.

L’après-midi ce fut le tour de Bartuel.

— Avant tout, dit Bernard, connaissez-vous Blinkine et Mulot et vous connaissent-ils ?

— Je les connais de vue mais ils m’ignorent totalement.

— C’est parfait. Je vous ai fait venir pour me débarrasser d’eux et faire votre fortune et la mienne. Voyez que je n’y vais pas par quatre chemins. Je vais vous proposer une combinaison inédite où vous n’aurez qu’à m’obéir entièrement et sans chercher à comprendre ce que je ne vous expliquerai pas. Il y a des risques à courir. J’estime que ce que nous allons faire ensemble n’est nullement malhonnête ; malheureusement les choses les plus correctes