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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/16

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ne saurait en douter, de comprimer l’audace des voleurs et des brigands qui tentent de nous ravir des biens purement temporels, comment ne le serait-il pas de réduire à l’impuissance d’agir ces mécréants qui veulent tuer la vérité et nous donner en retour les élucubrations de leur esprit malade et fiévreux ?

L’erreur conduit immanquablement au mal, et le mal est un assujétissement aux mauvaises passions et au démon. Donc, tout ce qui tend à nous soustraire à l’erreur et au mal nous préserve de l’esclavage et nous maintient dans la liberté. C’est ce que fait la Sainte Église romaine par l’intermédiaire des Congrégations qu’elle a établies.

Je sais que vous n’admettez point cette conclusion et que vous continuerez de pester contre les Congrégations romaines, surtout contre celle de l’Index. Mais toutes vos injurieuses éloquences à l’adresse de ces saintes Congrégations ne prouvent pas plus contre elles que les clameurs des repris de justice ne prouvent contre le tribunal civil qui les a condamnés.

III.


La liberté de conscience. — Quelques mots sur l’Index.


Vous êtes, M. Dessaulles, un curieux et inexplicable composé. Toutes les doctrines révolutionnaires et impies, vous les professez, et cependant, malgré cela, vous persistez à vous dire catholique. Vous allez même jusqu’à faire grand cas des sacrements de l’Église, puisque le refus d’absolution, en certaines circonstances, vous semble quelque chose d’affreux. Si vous ne croyiez pas aux sacrements et à leur vertu toute divine, vous ne parleriez pas ainsi. Il faut donc vous prendre un peu au sérieux.

Je profiterai des bons sentiments que vous manifestez par ci par là, pour vous dire un mot de la liberté de conscience. J’aurai quelque chose à vous dire touchant l’Église et l’Infaillibilité du Pape, mais rien n’empêche que je vous parle de la liberté de conscience avant de traiter ces importants sujets, dont vous ne semblez pas avoir la plus légère notion, quoique vous en parliez fort hardiment et fort insolemment.