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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/7

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Si j’entre en conversation avec vous, ce n’est pas que je vous estime ; non, je vous méprise souverainement, parce que vous vous rendez digne de tout mépris. Je ne viens que vous combattre en faveur de ceux que vos sophismes pourraient surprendre. Si je n’avais pas cette raison de vous considérer en face, je me regarderais comme gravement coupable de le faire. Nec ave ci dixeritis, a dit l’apôtre St. Paul, en parlant des hommes de votre espèce. Vous devez connaître cette parole, vous qui vous faites un mérite d’invoquer l’Écriture Sainte pour appuyer vos stupidités sacrilèges. Vous conviendrez que je l’applique fort à propos.

Votre visage est offensant et il l’est au suprême degré. Je le cinglerai donc de bonne encre et je vous avertis que je m’y emploierai. Quand on est ce que vous êtes et qu’on fait profession de l’être, on ne mérite pas plus d’égards que le gamin qui vous insulte sur la rue. Cependant, je ne vous traiterai pas comme tel, uniquement par respect pour moi. Je pousserai même la bienveillance à votre égard jusqu’à ne point sortir du cadre de votre grande guerre ecclésiastique. J’ai assez là pour vous flauber comme il suffit.

Cette grande guerre ecclésiastique, savez-vous que vous l’avez bêtement faite. Oui, bêtement, c’est le mot propre. Quel chaos ! vous parlez de tout sans ordre aucun, et puis vous vous laissez aller à des répétitions qui ne finissent plus. Biffez vos redites, et votre grande guerre ecclésiastique sera réduite de moitié. Quand au fond, elle sera tout aussi bête ; mais, quand à la forme, elle sera bien moins lourde. On la lit par pénitence, ou par devoir ; soyez-en sûr. C’est pourquoi, on n’aura pas de peine à se conformer à l’injonction de Mgr de Montréal qui défend de la lire.

À la page 48 de cette grande guerre ecclésiastique, que la Minerve a quelque peu fait connaître, toute dévote qu’elle soit, il vous est arrivé d’écrire ce qui suit : « L’humanité marche irrésistiblement vers Dieu, son but suprême, comme le fleuve coule vers l’océan dans la durée des siècles ! Et ni l’un ni l’autre ne sauraient suspendre leur marche ou remonter vers leur source. »