Aller au contenu

Page:Lussault - Les Deux jumeaux.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
LES DEUX JUMEAUX.

mémoire comme Pierre ? dit Charlot en pleurant.

— Et puis, mon frère, reprit encore la bonne grand’mère, tu sais qu’il a été souvent malade cet hiver.

— Malade ! il est à présent aussi fort que Pierre, et chaque fois que je suis venu dîner avec vous, je l’ai vu manger d’aussi bon appétit.

— Cependant il est bien certain, ajouta encore la bonne Babet, que Charlot, sur chaque mois, a bien manqué l’école une ou deux semaines.

— Eh ! voilà le malheur, mordié ! pourquoi le laisser ainsi s’engourdir dans sa paresse ?

— Mais il a été tant de fois enrhumé !…

— Eh bien ! quand on est enrhumé, on tousse, on prend un bon verre d’eau fraîche le matin, on marche ensuite au grand air pour aller à l’école, et ça passe. Cela vaut mieux que de nourrir dans son lit la fièvre et surtout l’indolence.

— Mais il a eu aussi des maux de dents cruels.

— Eh ! qu’en sais-tu, ma sœur ? La paresse n’emploie-t-elle pas tous les moyens pour parvenir à ses fins ?… Tu ne devrais pas le soutenir dans ce défaut qui sera cause qu’il ne saura jamais rien : tu as dans ta famille un