Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/132

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— Oui, disons-lui cela.

Le premier garçon d’écurie alla donc trouver le Roi, et lui dit :

— Si vous saviez, Sire, ce qu’a dit Trégont-à-Baris ?

— Et qu’a-t-il donc dit ? demanda le Roi.

— Il a dit qu’il était capable d’aller demander au Soleil pourquoi il est si rouge, le matin, quand il se lève.

— Il n’est pas possible qu’il ait dit cela.

— Il l’a dit ; je vous l’affirme, Sire.

— Eh bien ! dites-lui de venir me parler, alors. Trègont-à-Baris se rendit auprès du Roi.

— Comment ! Trégont-à-Baris, vous avez dit que vous êtes capable d’aller demander au Soleil pourquoi il est si rouge, le matin, quand il se lève ?

— Moi, Sire ? Je n’ai jamais dit rien de semblable.

— Vous l’avez dit, mon garçon, on me l’a affirmé, et il faut que vous fassiez ce dont vous vous êtes vanté, ou il n’y a que la mort pour vous. Allez.

Voilà le pauvre Trégont-à-Baris bien embarrassé, je vous prie de le croire. — C’en est fait de moi ! se disait-il à lui-même. Il se mit pourtant en route, à la grâce de Dieu.

En sortant de la cour, il vit une magnifique jument blanche, qui vint à lui, et lui parla ainsi :