Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/363

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— Oh ! oui, mon Dieu, beaucoup de chemin et bien du mal !... et peut-être en pure perte ?... J’ai déjà usé une paire de chaussures de fer, et les chaussures d’acier que j’ai aux pieds sont aussi presque usées,.. Pouvez-vous me dire, grand’-mère, si je suis encore loin de la montagne de Cristal ?

— Vous êtes sur la bonne route, mon enfant ; mais, il vous faudra encore beaucoup marcher et souffrir, avant d’y arriver.

— Au nom de Dieu, venez-moi en aide, grand’mère.

— Vous m’intéressez, mon enfant, et je veux faire quelque chose pour vous. Je vais appeler mon fils, qui vous fera passer la mer Bleue et la mer Rouge et vous mettra, en peu de temps, au pied de la montagne de Cristal.

Elle poussa un cri perçant, sur le seuil de sa porte, et, un instant après, Cendrillon vit venir à elle, à tire-d’ailes, un grand oiseau qui criait : Oak ! Oak !... C’était un aigle. Il descendit aux pieds de la vieille et lui demanda :

— Pourquoi m’appelez-vous, mère ?

— Pour faire passer la mer Bleue et la mer Rouge à cette enfant et la déposer au pied de la montagne de Cristal.

— C’est bien, répondit l’aigle ; qu’elle monte sur mon dos, et nous allons partir.