Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/27

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souvent, pendant la belle saison ; il s’y trouvait, en ce moment. Crampouès se cacha dans un buisson, pour attendre la nuit. Quand il remarqua que toutes les lumières étaient éteintes, dans le palais, et qu’il n’y entendit plus aucun bruit, il se leva, prit son bâton, et dit :

— Bâton, ouvre-toi ; cavaliers, sortez !

Et les cinq cents cavaliers sortirent aussitôt de leurs niches, et le chef demanda :

— Qu’y a-t-il pour votre service, maître ! Commandez, et comme vous direz il sera fait.

— Il faut abattre des arbres, et me préparer ici l’emplacement d’un palais, qui aura les dimensions de celui du roi, mais, qui sera beaucoup plus beau. Allons, vite, au travail !

Et les cinq cents cavaliers se mirent aussitôt à abattre des arbres, et ils eurent bientôt déblayé le terrain. Puis, chacun d’eux rentra tranquillement dans sa niche.

Alors Crampouès se mit sur la tête le bonnet du recteur, avec la houppe par derrière, et il dit :

— Par la vertu de mon bonnet, je veux qu’il y ait ici, avant le jour, un palais, vis-à-vis du palais du roi, et bien plus beau que lui.

Ce qui fut fait aussitôt. Un palais, comme on n’en a jamais vu, sortit de terre, par enchantement. Tout y était argent, or et diamants.