Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/111

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vous qu’on nous fît mourir ? — Non. — Pensiez-vous qu’on nous persécutait injustement ? — Oui.

[26] Ainsi donc, ô le plus indigne homme, vous vous opposiez aux tyrans pour nous sauver la vie, et vous nous arrêtiez pour nous donner la mort ! lorsque tous ensemble vous étiez maîtres de nos jours, vous vous opposiez, dites-vous, à vos collègues qui avaient décidé de nous perdre ; et lorsque seul vous pouviez sauver Polémarque, vous l’avez traîné en prison ! Quoi ! parce qu’ayant été opposant, comme vous dites, vous n’avez rien gagné, vous voulez qu’on vous regarde comme un citoyen honnête, et parce qu’ayant arrêté un homme innocent, vous l’avez fait mourir, vous ne croyez pas devoir être condamné à satisfaire les Athéniens, à me satisfaire moi-même, par votre punition ! [27] Au reste, s’il est vrai qu’il se soit opposé à ses collègues, il n’est pas vraisemblable qu’ils l’aient chargé de l’affaire des étrangers. Car comment lui auraient-ils donné leur confiance ? comment auraient-ils fait exécuter leur décret par celui-là même qui s’y serait opposé, et qui aurait déclaré ses sentiments ? est-il probable que celui-là même qui aurait contredit les objets arrêtés entre eux, se fût chargé de l’exécution ?

[28] Ajoutons que les autres Athéniens peuvent excuser leur conduire passée en se rejetant sur les