Page:Mémoire pour le sieur Pierre Lesens, capitaine de navire, de présent en la ville des Cayes.djvu/17

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citoyen raiſonnable, que malgré ſon bon droit, il ne dit que foiblement ce que ſon intérêt lui inſpire même de dire avec force. Nous nous contenterons donc d’aſſurer que c’est pour la première fois qu’on a vu de telles concluſions & une telle Sentence. Au ſurplus, le Sieur Leſens s’en rapporte ſincèrement à la vigilance & à la ſagacité de MM. les Gens du Roi, en la Cour.

Le Sieur Bunel est ſans qualité ; cela réſulte de ſon acte de vente, enregistré à l’Amirauté d’Honfleur. Il a cédé ſes droits, il n’en a plus. Le Sieur Leſens ne pouvoit pas l’ignorer, puiſque le Sieur Bunel le lui écrit le même à la date du 28 Septembre 1787. Cette lettre est produite ; ainſi plus de doute ſur les preuves.

Le Sieur Bunel a fait plus, il a oſé vendre l’intérêt du Sieur Leſens ; on ſait que cette vente ne peut prévaloir, puiſqu’elle est faite ſans le conſentement du Sieur le Leſens ; mais cette conduite annonce le peu de bonne foi du Sieur Bunel. Il veut enſuite ſoutenir que ſa vente est ſimulée, & il aime mieux s’expoſer à un reproche de stellionnat, que de céder aux justes prétentions du Sieur Leſens : c’est aſſurément le comble de l’extravagance. Il a beau faire, il ne pourra perſuader qu’il est stellionnataire, ſa vente est ſincère, & il a été contraint de la faire. L’acte porte que l’acquéreur est créancier de 40 mille livres du Sieur Bunel, pour une circonstance épineuſe, pour un argent prêté dans le plus grand beſoin.