Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/141

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À mesure que l’on approfondit en Europe les méthodes d’observation géologique, il se trouve des naturalistes zélés qui les appliquent aux pays plus éloignés, et qui y retrouvent la nature fidèle aux mêmes lois.

Nous avons parlé plusieurs fois des immenses travaux de M. de Humboldt sur la structure et l’élévation respective des montagnes des deux Amériques. Ce savant voyageur a semblé préluder à des travaux non moins importants par un tableau des résultats obtenus dans l’Inde, sur la hauteur de divers pics de cette immense chaîne connue des anciens sous le nom d’Imaüs, et où les Indous ont placé les principaux faits de leur mythologie.

D’après les mesures trigonométriques de M. Webb, ingénieur anglais, quatre de ces pics seraient plus élevés que le Chimborasso, et l’un d’eux, la plus haute montagne connue jusqu’à ce jour sur le globe, aurait 4013 toises, ou 7821 mètres ; et même, selon d’autres calculs, 4201 toises, ou 8187 mètres.

M. de Humboldt fait dans ce Mémoire un usage heureux des lois de la géographie végétale, pour suppléer aux mesures de hauteur de certains plateaux que l’on n’a point encore pu prendre immédiatement ; et, lorsque telle ou telle plante se cultive dans un lieu, il détermine, d’après la latitude, quelle hauteur le plateau sur lequel ce lieu se trouve ne peut avoir dépassée. Ce sera un sujet curieux de vérification pour les voyageurs, qui, d’après les nombreux rapports qui s’établissent, vont sans doute, de plus en plus, visiter ces vallées et ces montagnes de l’Imaus, ce Thibet, ce Boutan, ce Népaul, les contrées les plus intéressantes peut-être du monde pour l’histoire du genre humain, si comme tout l’annonce c’est de-là que notre race est descendue. .

Dans un espace plus borné, M. Moreau de Jonnès, nommé depuis peu correspondant, n’a pas laissé que de faire des obser-