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BOTANIQUE ET PHYSIQUE VÉGÉTALE.

Une des considérations les plus élevées de la botanique, et qui lie plus qu’aucune autre cette partie de l’histoire naturelle au grand ensemble des sciences physiques, c’est la géographie végétale, ou la science des lois de la distribution des plantes selon la hauteur du pôle, l’élévation du sol, la température et le degré d’humidité ou de sécheresse du climat.

M. de Humboldt, dont les voyages ont fait faire à cet ordre de connaissances comme à tant d’autres des progrès si remarquables, vient d’en donner en quelque sorte un traité complet sous le titre de Prolegomena de distributione geographica plantarum secundum cœli temperiem et altitudinem montium[1], ouvrage où il offre en même temps des recherches profondes sur la distribution de la chaleur, soit relativement aux positions des lieux, soit relativement aux saisons de l’année ; car, non-seulement les lignes sous lesquelles règne la même chaleur annuelle moyenne sont loin d’être parallèles à l’équateur, mais les lieux qui ont au total une chaleur moyenne égale sont loin d’avoir des étés et des hivers semblables ; cette chaleur moyenne peut-être plus ou moins inégalement répartie sur la totalité de l’année, et l’on conçoit que toutes ces différences doivent influer fortement sur la propagation des plantes. L’auteur passe ensuite aux différences qui résultent des élévations, et qui elles-mêmes ne sont pas semblables ou ne suivent pas les mêmes lois dans tous les lieux ; enfin M. de Humboldt arrive à une considération toute nouvelle, sur laquelle il a aussi donné une dissertation en français : c’est celle des lois de la distribution des formes végétales. En comparant,

  1. Paris, 1817. Un volume in-8o.