Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/72

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excursion fut une mesure approximative de la hauteur de la montagne.

En 1751, Chanvalon, qui avait été administrateur à la Martinique, donna à son tour une carte qui ne se distingue des précédentes, qu’en ce^qu’elle est plus mal orientée. D’après l’opinion vulgaire, qui n’est peut-être elle-même qu’une tradition caraïbe, il désigna la montagne Pelée fomme un ancien volcan, et il a transformé en un peloton de monticules en pain de sucre le piton volcanique du Carbet, dont les pyramides de porphyre sont deux fois hautes comme le Vésuve et le mont Hécla.

La carte dressée, en 1758, par Bellin, ne diffère des précédentes que par la grandeur de l’échelle et par les profils de relief jetés au hasard-, et par les groupes informes qu’il y a placés pour désigner la montagne Pelée, le piton Vauclin, et ceux du Carbet.

Celle de Th. Jefferys, géographe du roi d’Angleterre, a été dressée d’après de prétendues observations d’un M. Houel : on n’y remarque que l’esquisse de reliefs imaginaires. Cette carte eut deux autres éditions qui ne sont pas plus fidèles.

En 1772, MM. Verdun, Borda, et Pingré, déterminèrent la longitude et la lat1tude du Fort - Royal, et les positions ^des points extrêmës et des principaux sailTans de l’île, dont la position et l’étendue ne furent plus douteuses ; il est à regretter que leurs observations aient été restreintes à l’hydrographie, et ne se soient pas étendues aux opérations géodésiques. Ils indiquèrent seulement la montagne Pelée, léVauclin, et les pitons du Carbet, au nombre de trois. Dutertre et Labat n’en montrent que deux.

Enfin, en 1776, Moreau du Temple fut chargé de lever la carte physique et géodésique de la Martinique. Il mit dans ce travail immense autant de talent que de persévérance, et fit tout ce qu’il était possible de faire alors. Cette carte est le meilleur ouvrage^de topographie qu’on ait sur l’archipel ; mais les