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en trois classes les 118 propositions qui, suivant l’édition de Zamberti, composent le dixième livre.

Dans la première, sont rangées trente propositions qui servent uniquement de préparation aux douze formules par lesquelles il a représenté les définitions d’Euclide ; de cette manière, il nous dit qu’elles sont manifestes, et la plupart d’icelles consistent en communes sentences, dont l’énoncé porte avec lui sa démonstration.

À côté de chacune de ses formules, il place les termes dont Euclide s’est servi pour l’exprimer, et ce rapprochement soulage au moins la mémoire.

Dans la seconde, il réunit les problêmes qui servent aux constructions des douze binomes et à celles de leurs racines.

La troisième, enfin, comprend 71 propositions qui expriment les propriétés des douze formules, suivant les combinaisons qu’elles offrent entre les nombres rationnels et les radicaux.

Il ne fait qu’indiquer cet ordre, et il s’excuse d’entrer dans de plus longs détails, par la raison que dans son arithmétique il a donné des solutions plus faciles encore et plus générales.

Ce travail, simplement indiqué par Stévin, a été exécuté d’une manière un peu différente par un anonyme, dont l’ouvrage a paru à Paris en 1640, sous ce titre :

Traité des grandeurs incommensurables, où sont décidées plusieurs belles questions des nombres rationaux et irrationaux ; les erreurs de Stévin réfutées, et le dixième livre d’Euclide illustré de nouvelles démonstrations plus faciles et plus succinctes que les ordinaires, et réduit à 62 propositions.

Cette annonce a piqué notre curiosité, car nous avouerons que, sans refaire les calculs de Stévin, et sans les étendre aux 118 propositions d’Euclide, nous avions pensé qu’il avait parfaitement raison. Nous avons donc scrupuleusement examiné