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En 1911, notre confrère Richepin eut l’idée de fonder une ligue pour la culture française. Parmi les adhésions qu’il reçut dans notre Académie, il faut signaler celle de Poincaré ; notre Confrère ne se contenta pas de faire partie de la ligue, il écrivit aussi un petit Traité populaire pour défendre la culture littéraire et l’éducation classique[1].


XIX.


Tous ces concours auxquels il ne se refusait pas ne l’empêchaient pas de poursuivre ce qu’il considérait comme sa tâche essentielle et de répandre ses idées et ses découvertes relatives à ses études de prédilection. En 1900, à l’Exposition universelle, il fit trois Conférences dans l'espace d'une quinzaine : l’une, le 11 août 1900, Sur le rôle de l’intuition et de la logique en Mathématiques, devant le Congrès international des Mathématiciens, dont il avait été élu président ; l’autre, Sur les principes de la Mécanique, au Congrès international de Philosophie ; la troisième enfin, Sur les rapports de la Physique expérimentale et de la Physique mathématique, au Congrès international de Physique, qui se tenait à la même époque.

Mais, de tous les appels que recevait Poincaré, les plus agréables sans aucun doute étaient ceux qui lui venaient de l’étranger. En 1903, Newcomb, notre illustre Associé étranger, se rendit à Paris pour inviter, au nom du Gouvernement américain, les Savants français à participer au Congrès international d’Art et de Science, organisé sur le modèle de l’Institut de France ; ce Congrès devait se tenir à Saint-Louis, l’année suivante, pendant la durée de l’Exposition universelle destinée à célébrer le centenaire de la réunion de la Louisiane aux États-Unis. Plusieurs d’entre nous acceptèrent l’invitation qui leur était faite d’une manière si gracieuse. Poincaré fut du nombre et

  1. H. Poincaré, Les Sciences et les Humanités. Paris, A. Fayard, 1911.