Page:Mérimée - Théâtre de Clara Gazul, 1857.djvu/223

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pac, Lloque Yupanqui… des noms à faire dresser les cheveux sur la tête…

Le Vice-Roi.

Ce n’est pas là ce que je demande… Mais, quand on veut obtenir quelque chose de ce genre-là, on s’y prend d’une autre manière… Ce n’est pas une petite affaire que celle de vérifier une généalogie comme celle-là. C’est ordinairement l’affaire de mon secrétaire… et je ne suis pas fâché qu’il tire quelque profit de son travail… Après cela, si ce secrétaire est homme d’esprit… Tenez, informez-vous auprès de votre prédécesseur de ce que vous avez à faire.

Martinez.

Je comprends. Cet Inca est fort riche…

Le Vice-Roi.

Passons à une autre affaire. Pourquoi riez-vous ?

Martinez.

C’est une plainte portée par la marquise d’Altamirano contre le perroquet de la señora Camila Perichole et la señora Perichole elle-même.

Le Vice-Roi.

Autre folie de cette méchante fille !

Martinez.

Attendu que le perroquet susdit, à l’instigation de la défenderesse, toutes les fois que la marquise passe dans la grand-rue, l’appelle en des termes que la pudeur de la demanderesse lui défend de répéter, elle conclut à ce que la señora Perichole soit étranglée… Non, je me trompe, à ce que le perroquet soit étranglé et la señora, sa maîtresse, réprimandée et mulctée.

Le Vice-Roi.

Que dit donc ce perroquet ?

Martinez.

Monseigneur, voici le fait. Il ne s’agit que d’une aimable espièglerie de la señora Camila. Le perroquet, quand la marquise passe, s’écrie : À combien l’aune de drap ? Or, comme la marquise, avant d’épouser le marquis, était fille d’un riche marchand de drap, elle est grièvement offensée de l’allusion.

Le Vice-Roi.

Cette fille-là me brouillera avec toutes les dames de Lima.

Martinez.

Voici une lettre de la comtesse de Montemayor qui se plaint d’une tentative de la señora Perichole pour la tourner en ridicule au théâtre, dans la saynète de la Vieille Coquette.

Le Vice-Roi.

Encore !