Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/95

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Après avoir vu tout ce qu’il m’était possible de voir en tant que secrétaire, après avoir assisté à toutes les expéditions qui sont du ressort de la police et qui sont toujours si pleines d’imprévu et de pittoresque, arrestations, rafles, constatations d’adultères, réveil des condamnés à mort dans leurs cellules, après avoir constaté toutes les variétés de crimes, depuis le meurtre passionnel jusqu’à l’assassinat, toutes les variétés de suicides, dans les conditions et les circonstances les plus invraisemblables, j’ai voulu vivre par moi-même de la vie de ces êtres si curieux et si intéressants.

J’ai fréquenté pour mon plaisir et mon instruction personnelle tous les lieux où l’on coudoie le peuple, depuis l’assommoir bien fréquenté où l’ouvrier godailleur vient boire sa paie le samedi, jusqu’à l’arrière-salle enfumée et à double issue des mastroquets louches où les escarpes se partagent leur butin, à l’abri de tout regard indiscret.

Partout, je rencontrais des figures de connaissance et jamais, je dois le dire, je n’ai été l’objet même d’une menace. On savait que j’étais là, non par métier, mais