Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/145

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que des espadrilles, semelles de cuir attachées aux pieds avec des courroies. On distribua à chaque soldat une toile cirée pour envelopper la giberne, & on offrit à trois cents Européens arrivés depuis peu de Pontichéri & de Colombo qui ne voulurent point quitter leurs habits, des parasols qu’ils refusèrent, n’étant pas, disoient-ils, des soldats du Pape. Leur obstination fut cause qu’ils furent presque les seuls de toute l’armée, qui furent attaqués de dissenterie.

Toute l’artillerie de cette petite armée consistoit en douze pièces légères qui étoient portées par des éléphans.

On ne sauroit avoir une idée de l’espèce de guerre qu’Ayder fit faire dans cette campagne à ses troupes. Qu’on se figure un corps d’armée de quinze mille hommes environ, marchant, dès la pointe du jour, par des vallées & des montagnes, & dans des chemins à ne pouvoir passer que deux ou trois hommes de front, exposés du matin au soir à une pluie semblable à celle qu’on voit tomber en Europe dans les plus forts orages ; essuyant, depuis midi jusqu’à trois heures, des coups de soleil plus insuppor-