Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tables que la pluie même qui étoit toujours accompagnée, pendant une heure ou deux, d’éclairs & de coups de tonnerre continuels, obligés en outre de passer d’heure en heure des rivières considérables où l’on avoit de l’eau jusqu’au menton, & où il falloit souvent nager, ce qui arrivoit plusieurs fois dans la journée, & couchant toujours dans des villes & dans des bourgs considérables abandonnés, mais où cependant l’on trouvoit en abondance de la viande, du riz & de l’arrac. Le soldat, qui avoit la permission & même l’ordre de piller, de brûler & de tout détruire, faisoit un dégât si abominable qu’il ne laissoit de chaque ville que des décombres au lieu de maisons.

Cette marche inouïe & si peu attendue obligeant les Nayres à rassembler toutes leurs forces, donna un peu de relâche aux troupes de Raza-Saeb, mais non pas assez-tôt pour empêcher que ce Général ne perdît beaucoup de ses soldats, soit par la faim, n’ayant pu se procurer des vivres, soit par les peines & les souffrances qu’ils avoient été obligés d’endurer. Les Princes Nayres, quoiqu’à moitié défaits, craignant le sort que mé-