Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/192

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gements dans la crainte de mal juger par ignorance. Ayder répliqua : certainement vous connoissez mieux la loi des Chrétiens[1], puisque c’est la vôtre, qu’aucun Juge de mes États. Comme mon intention est que chacun soit jugé par sa loi, vous ne pouvez vous dispenser d’accepter cette commission ; mais je vous permets, s’il est nécessaire, de prendre pour adjoints tels Officiers de votre nation & de votre religion que vous croirez capables de vous seconder. Il n’y avoit rien à répliquer à ces paroles. L’Officier françois, après avoir remercié Ayder de la confiance dont il vouloit bien l’honorer, consentit à remplir, du mieux qu’il lui seroit possible, les volontés de ce Monarque. Dès le lendemain, la Dame Mequinès & le Révérend Père Provincial, que le Nabab avoit eu la bonté de faire avertir de ses intentions, ne manquèrent pas de rendre visite à l’Officier françois, comme leur Juge.

  1. Ayder & tous les Mahométans croyent que Jésus-Christ a, comme Moyse & Mahomet, donné des Loix aux Chrétiens que les Juges doivent suivre dans leurs décisions, & que les Princes Chrétiens ne peuvent point éluder par des loix contraires.