Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/195

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prit la résolution de se retirer à Goa, il m’étoit revenu sur son compte bien des histoires scandaleuses, qui m’obligèrent à lui faire des réprimandes ; & dans ce pays, lorsqu’un homme est une fois à la tête d’une Mission, les Supérieurs n’ont guère d’autre droit que celui de l’admonester, crainte d’un plus grand désordre. Apprenant que mes remontrances ne servoient de rien, pour ne pas perdre mon homme de vue, je ne cessois de veiller à toutes ses démarches. Je fus averti qu’il avoit quitté sa Cure & qu’il étoit parti pour Mangalor, d’où il devoit se rendre à Goa. Je le suivis à la piste, & le joignis avant qu’il ne s’embarquât. J’obtins avec facilité du Commandant de Mangalor, que mon homme ne pût quitter ce port, qu’après que j’aurois fait publier dans toutes les Missions, que si quelqu’un avoit des intérêts à discuter avec ce Père[1], il se rendît à Mangalor.

  1. Toutes les femmes chrétiennes de l’Inde, mariées à des Européens, ont la manie de se faire un fonds particulier qu’elles confient aux Prêtres sous le sceau de la confession ; ce qui fait honneur aux Missionnaires, c’est qu’il n’y a pas d’exemple de